9.2.18

Lautréamont, vertigens e outras coisas insignificantes

Um quadrilátero cujas arestas são Amália Rodrigues, Calasso (e Lautréamont), pão caseiro e algumas edições da Colóquio Letras e o centro um ouvido interno avariado.

Não para sempre, claro. Mas a vertigem é como o amor, infinita enquanto dura.

Por mim se pudesse mandá-la-ia para a pata que a pôs e continuaria no Calasso. Deixo-a acreditar que ganhará: é preciso ser Maldoror. Lê-lo não chega.

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No meio disto tudo pergunto-me porque se tornam os velhos piegas, quando devia ser ao contrário: já vimos onde leva o amor e todos sabemos - pelo menos depois de uma certa idade e antes de outra - que a sua ausência é muito melhor.

A razão é simples: o sexo só é bom quando vem em embalagens múltiplas. Em doses individuais o amor é preferível: demora mais tempo a fazer-se e menos a desfazer-nos.

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Leio o ensaio de Calasso sobre Lautréamont e lembro-me das inúmeras noites que passei a lê-lo a bordo do R. C., num camarote apinhado de marinheiros, colegas oficiais e um Imediato que o abominava, mas gostava de ler Pessoa - sobretudo o Se te queres matar.

O whisky corria à flots, a travessia do Pacífico nunca mais acabava - nunca acabou, na verdade, se não com a chegada ao Suez; Nakhodka e as Filipinas e o Estreito de Sumatra e o Indico todo ainda eram o Pacífico - e Maldoror dizia-nos que nada daquilo era a sério; nada daquilo era verdade:

"Vieil océan, aux vagues de cristal, tu ressembles proportionnellement à ces marques azurées que l’on voit sur le dos meurtri des mousses ; tu es un immense bleu, appliqué sur le corps de la terre : j’aime cette comparaison. Ainsi, à ton premier aspect, un souffle prolongé de tristesse, qu’on croirait être le murmure de ta brise suave, passe, en laissant des ineffaçables traces, sur l’âme profondément ébranlée, et tu rappelles au souvenir de tes amants, sans qu’on s’en rende toujours compte, les rudes commencements de l’homme, où il fait connaissance avec la douleur, qui ne le quitte plus. Je te salue, vieil océan!

Vieil océan, ta forme harmonieusement sphérique, qui réjouit la face grave de la géométrie, ne me rappelle que trop les petits yeux de l’homme, pareils à ceux du sanglier pour la petitesse, et à ceux des oiseaux de nuit pour la perfection circulaire du contour. Cependant, l’homme s’est cru beau dans tous les siècles. Moi, je suppose plutôt que l’homme ne croit à sa beauté que par amour-propre ; mais, qu’il n’est pas beau réellement et qu’il s’en doute ; car, pourquoi regarde-t-il la figure de son semblable avec tant de mépris ? Je te salue, vieil océan !

Vieil océan, tu es le symbole de l’identité..."

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Mais tarde veria Weekend e perceberia que os Cantos são uma das formas da verdade, onde quer que sejam declamados. Verdade do avesso, mas verdade.

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Vertiginoso, tudo isto, misturado num poço de vertigens actuais, memórias, uma irreprimível vontade de voltar à verdade original, sem cor nem dor, sem ouvido interno nem amor.

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Tubaroa, onde páras? Quando pararás para mim?

"Debout sur le rocher, pendant que l’ouragan fouettait mes cheveux et mon manteau, j’épiais dans l’extase cette force de la tempête, s’acharnant sur un navire, sous un ciel sans étoiles. Je suivis, dans une attitude triomphante, toutes les péripéties de ce drame, depuis l’instant où le vaisseau jeta ses ancres, jusqu’au moment où il s’engloutit, habit fatal qui entraîna, dans les boyaux de la mer, ceux qui s’en étaient revêtus comme d’un manteau. Mais, l’instant s’approchait, où j’allais, moi-même, me mêler comme acteur à ces scènes de la nature bouleversée. Quand la place où le vaisseau avait soutenu le combat montra clairement que celui-ci avait été passer le reste de ses jours au rez-de-chaussée de la mer, alors, ceux qui avaient été emportés avec les flots reparurent en partie à la surface. Ils se prirent à bras-le-corps, deux par deux, trois par trois; c’était le moyen de ne pas sauver leur vie; car, leurs mouvements devenaient embarrassés, et ils coulaient bas comme des cruches percées… Quelle est l'armée de monstres marins qui fend les flots avec vitesse ? Ils sont six; leurs nageoires sont vigoureuses, et s’ouvrent un passage, à travers les vagues soulevées. De tous ces êtres humains, qui remuent les quatre membres dans ce continent peu ferme, les requins ne font bientôt plus qu’une omelette sans œufs, et se la partagent, selon la loi du plus fort. Le sang se mêle aux eaux, et les eaux se mêlent au sang. Leurs yeux féroces éclairent la scène du carnage… Mais, quel est encore ce tumulte des eaux, là-bas, à l’horizon. On dirait une trombe qui s’approche. Quels coups de rame ! J’aperçois ce que c’est. Une énorme femelle de requin vient prendre part au pâté de foie de canard, et manger du bouilli froid. Elle est furieuse, car, elle arrive affamée. Une lutte s’engage entre elle et les requins, pour se disputer les quelques membres palpitants qui flottent par-ci, par là, sans rien dire, sur la surface de crème rouge. À droite, à gauche, elle lance des coups de dents qui engendrent des blessures mortelles. Mais, trois requins vivants l’entourent encore, et elle est obligée de tourner en tous sens, pour déjouer leurs manœuvres. Avec une émotion croissante, inconnue jusqu’alors, le spectateur, placé sur le rivage, suit cette bataille navale d’un nouveau genre. Il a les yeux fixés sur cette courageuse femelle de requin, aux dents si fortes. Il n’hésite plus, il épaule son fusil, et, avec son adresse habituelle, il loge sa deuxième balle dans l’ouïe d’un des requins, au moment où il se montrait au-dessus d’une vague. Restent deux requins qui n’en témoignent qu’un acharnement plus grand. Du haut du rocher, l’homme à la salive saumâtre, se jette à la mer, et nage vers le tapis agréablement coloré, en tenant à la main ce couteau d’acier qui ne l’abandonne jamais. Désormais, chaque requin a affaire à un ennemi. Il s’avance vers son adversaire fatigué, et, prenant son temps, lui enfonce dans le ventre sa lame aiguë. La citadelle mobile se débarrasse facilement du dernier adversaire… Se trouvent en présence le nageur et la femelle du requin, sauvée par lui. Il se regardèrent entre les yeux pendant quelques minutes; et chacun s’étonna de trouver tant de férocité dans les regards de l’autre. Ils tournent en rond en nageant, ne se perdent pas de vue, et se disent à part soi : “Je me suis trompé jusqu’ici; en voilà un qui est plus méchant.” Alors, d’un commun accord, entre deux eaux, ils glissèrent l’un vers l’autre, avec une admiration mutuelle, la femelle de requin écartant l’eau de ses nageoires, Maldoror battant l’onde avec ses bras; et retinrent leur souffle, dans une vénération profonde, chacun désireux de contempler, pour la première fois, son portrait vivant. Arrivés à trois mètres de distance, sans faire aucun effort, ils tombèrent brusquement l’un contre l’autre, comme deux aimants, et s’embrassèrent avec dignité et reconnaissance, dans une étreinte aussi tendre que celle d’un frère ou d’une sœur. Les désirs charnels suivirent de près cette démonstration d’amitié. Deux cuisses nerveuses se collèrent étroitement à la peau visqueuse du monstre, comme deux sangsues; et, les bras et les nageoires entrelacés autour du corps de l’objet aimé qu’ils entouraient avec amour, tandis que leurs gorges et leurs poitrines ne faisaient bientôt plus qu’une masse glauque aux exhalaisons de goémon; au milieu de la tempête qui continuait de sévir; à la lueur des éclairs; ayant pour lit d’hyménée la vague écumeuse, emportés par un courant sous-marin comme dans un berceau, et roulant, sur eux-mêmes, vers les profondeurs inconnues de l’abîme, ils se réunirent dans un accouplement long, chaste et hideux !… Enfin, je venais de trouver quelqu’un qui me ressemblât !… Désormais, je n’étais plus seul dans la vie ! Elle avait les mêmes idées que moi !… J’étais en face de mon premier amour !"

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